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Comment l’exercice affecte notre mémoire ?

Une nouvelle étude s’ajoute aux preuves de plus en plus nombreuses que l’exercice physique peut avoir des effets rapides sur les fonctions cérébrales. Ces effets pourraient s’accumuler et entraîner des améliorations à long terme dans le fonctionnement de notre cerveau et dans notre mémoire.

L’exercice, quelle action sur les fonctions cérébrales ?

Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé que le cerveau humain à l’âge adulte était relativement fixe dans sa structure et dans sa fonction. Mais de multiples expériences et études récentes ont montré à quel point cet organe est flexible, et capable de se remodeler selon notre mode de vie. L’exercice, par exemple, est connu pour affecter notre cerveau. Selon de nouveaux travaux, une seule séance d’entraînement modérée peut modifier immédiatement le fonctionnement de notre cerveau.

Les chercheurs américaines de l’université du Maryland s’intéressent depuis plusieurs années à l’effet à long terme de l’exercice physique sur les parties du cerveau impliquées dans le traitement sémantique de la mémoire chez les seniors. La mémoire sémantique représente notre connaissance du monde et de la culture dont nous faisons partie. Avec l’âge, c’est souvent l’une des premières formes de mémoire à disparaître.

Le cerveau et les muscles

Pour cette nouvelle étude, publiée dans The Journal of the International Neuropsychological Society, les scientifiques ont recruté 26 hommes et femmes en bonne santé, âgés de 55 à 85 ans, qui n’avaient pas de problèmes de mémoire graves. Deux fois par semaine, les volontaires ont pratiqué 30 minutes de vélo, puis se sont installés dans un scanner cérébral, et ont essayé de reconnaître certains noms plus ou moins connus. Les chercheurs s’attendaient à ce que les zones nécessaires au travail de la mémoire sémantique soient plus calmes après l’exercice.

Ils ont été surpris de remarquer que les parties du cerveau les plus impliquées dans la mémoire sémantique étaient beaucoup plus actives après l’exercice que pendant les moments de repos. Ils ont donc supposé une sorte d’analogie avec les muscles. Lorsqu’on commence à faire de l’exercice, les muscles se fatiguent et brûlent de l’énergie. Mais au fur et à mesure qu’ils deviennent plus développés, ils utilisent moins d’énergie pour fournir le même effort.

Les scientifiques soupçonnent que, de la même façon, l’augmentation de l’activité cérébrale après une première séance de vélo est le prélude à un remodelage qui, grâce à un exercice continu, améliore le fonctionnement de ces zones. Les centres de mémoire de notre cerveau deviennent, en d’autres termes, plus en forme. Les auteurs de l’étude espèrent pouvoir continuer leurs recherches pour définir quelle forme d’exercice et quelle quantité seraient les plus efficaces pour préserver notre mémoire.